Après de belles aventures à explorer les littératures européennes, Impressions d’Europe, pour ses 10e Rencontres littéraires, a décidé de franchir les frontières de l’Europe.
Cap sur l’Afrique donc tout en gardant un pied, ou plutôt un oeil, sur notre vieux continent.
Du Sénégal à l’Afrique du Sud, du Nigeria au Congo, l’Afrique est multiple, généreuse, foisonnante par sa culture, sa littérature, ses arts d’hier et d’aujourd’hui.
Elle le sera davantage encore demain. Alain Mabanckou, Ken Bugul, Helon Habila, Noo Saro-Wiwa, Janis Otsiémi, Florent Couao-Zotti, Suleiman Cassamo sont quelques-uns des écrivains qui nous diront quels regards ils portent sur l’Europe, leur propre pays et qui échangeront avec leurs homologues Nigel Barley, Dulce Maria Cardoso, Lieve Joris, Hervé Juvin…
Il ne s’agira pas, au cours de ces quatre jours de débats, discussions, lectures à voix haute d’évoquer une « Afrique fantôme » ou « mal partie » mais au contraire d’une Afrique en mouvement, nouvelle, qui fait irruption, avec une formidable énergie, sur la scène du monde et qui vient… à Nantes et dans notre Région des Pays de la Loire !
Impressions d’Europe
Jeudi 6 novembre
18h30-19h30 - Chapelle du Grand T
Une héroïne africaine : la reine Njinga d’Angola (1582-1663)
Conférence de Michel Chandeigne avec projection de la très riche iconographie de l’époque.
Njinga devint à quarante ans reine du royaume angolais de Matamba, dans des circonstances particulièrement tragiques. À la tête de la très cruelle secte des Jaga, elle résista une trentaine d’années aux Portugais avant de se résoudre à faire la paix et à se convertir au catholicisme avec son peuple, du moins en apparence. Elle confia alors
le récit de sa vie à un de ses confesseurs, Cavazzi de Montecuccolo, qui rédigea à cette occasion non seulement un extraordinaire témoignage sur cette personnalité qui fascinait même ses ennemis, mais aussi un document historique et ethnographique irremplaçable sur les royaumes de Kongo et d’Angola aux XVIe et XVIIe siècles.
Michel CHANDEIGNE Michel Chandeigne est éditeur, traducteur, fondateur de la Librairie portugaise. Avec Anne
Lima, il a créé en 1992 les éditions Chandeigne dont le fleuron est la collection « Magellane », consacrée aux grandes découvertes. Il y a publié – sous le nom de Xavier de Castro – de nombreux titres, dont un monumental Voyage de Magellan, qui fait aujourd’hui référence. En 2011, il a notamment traduit et annoté les textes de Cavazzi réunis dans l’ouvrage Njinga, reine d’Angola (préface de John Thornton).
Vendredi 7 novembre
15h-16h - Chapelle du Grand T
L’Afrique contée, l’Afrique illustrée
Modératrice : Camille Thomine, journaliste au Magazine littéraire
Yuna TROËL (1980, France)
Issue de l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, Yuna Troël balade ses carnets et récolte, au fil de ses rencontres, les instants magiques de ceux qui l’entourent et la touchent.
Depuis l’enfance, deux grandes passions l’animent : la littérature africaine et l’Art. Ses illustrations
esquissent un regard tendre sur le monde qui se métisse. Touche à tout, elle travaille en tant que Directrice artistique indépendante et décline ses talents du carnet de voyage à l’album jeunesse en passant par la bande dessinée.
Bibliographie
Fukubutu et autres contes, textes de Gabriel Kinsa, Présence Africaine, 2014
La Fille du soleil et de la lune (textes et illustrations), Présence africaine, 2013
17h - Hall du Grand T
Ouverture de la grande librairie Afrique-Europe
18h - Grand plateau
Inauguration officielle de la manifestation
18h30-19h45 - Grand plateau
Grand thème d'ouverture : Nouvelles Impressions d’Afrique
Modérateur : Thierry Guichard, directeur de publication du Matricule des Anges
Alain MABANCKOU (1966, Congo)
Né au Congo, Alain Mabanckou est romancier, poète, essayiste et professeur de littérature francophone à l’université de Californie – Los Angeles.
Dans un entretien de 2012, Alain Mabanckou soulignait que « le danger pour l’écrivain noir était de s’enfermer dans sa ‹ noirceur ›, comme disait Frantz Fanon. Il ne s’agit pas de tomber dans le piège de l’affrontement basique entre la civilisation noire et blanche. L’autocritique est essentielle si l’on veut ensuite poser un regard juste sur le reste du monde ». C’est ce qui se dégage dans son essai Le Sanglot de l’homme noir, paru chez Fayard en 2012.
Lumières de Pointe-Noire, paru en 2013 au Seuil, marque un grand tournant dans l’écriture de l’auteur qui passe du ton truculent et cocasse qui caractérisait ses précédentes oeuvres à une voix grave, profonde et émouvante sans pour autant perdre cet humour et cette dérision qui l’ont fait connaître. Ce livre a reçu un accueil unanime du
public et de la critique et a été classé parmi les vingt meilleures ventes de romans en France.
Bibliographie sélective
Lumières de Pointe-Noire, Le Seuil, coll. « Fictions et Cie », 2013
Le Sanglot de l’homme noir (essai), Fayard, 2012
Demain j’aurai vingt ans, Gallimard, 2011
L’Europe depuis l’Afrique (essai), Éditions Naive, 2009
Black Bazar, Le Seuil, 2009 et Points/Seuil, 2010
Mémoires de porc-épic, Le Seuil, Prix Renaudot, 2006 et Points/Seuil, 2007
Verre Cassé, Le Seuil, 2005 et Points/Seuil, 2006, Grand Prix des cinq continents de la Francophonie
Ken BUGUL (1947, Sénégal)
De son vrai nom Mariètou Mbaye Bilèoma, celle qui signe ses ouvrages sous le pseudonyme de Ken Bugul (« personne n’en veut » en wolof) a longtemps travaillé sur les questions de planification familiale, avant de se consacrer à l’écriture. Dès son premier roman, Le Baobab fou, Ken Bugul brouille les pistes et suscite le scandale. L’auteur y décrit le malaise d’une jeune femme prise dans le carcan d’une Afrique traditionnelle et féodale.
Cendres et braises est une suite du Baobab fou et confirme une démarche résolument autobiographique. L’héroïne retrouve ses origines et une forme de paix qui trouve son épanouissement dans un troisième volet, Riwan ou le chemin de sable. Roman de la réconciliation, l’ouvrage fait l’éloge de la société traditionnelle et de la polygamie.
Fi de la tentation occidentale et des accents féministes initiaux ! Le récit cultive l’oralité, s’enracine dans la culture africaine, entrecroise les existences de plusieurs femmes et non plus d’une seule. Ken Bugul prend position sur la
condition des femmes, sur l’Islam, sur les rapports Nord-Sud : sa grande liberté de ton (entre colère et humour) l’impose comme l’une des grandes voix de la littérature africaine.
Bibliographie sélective
Cacophonie, Présence Africaine, 2014
Aller et Retour, Éd. Athéna, coll. « Va et Vient », 2014
Mes hommes à moi, Présence Africaine, 2008
Rue Félix-Faure, Le Serpent à plumes, 2005
Riwan ou le chemin de sable, Présence Africaine, 1999
Cendres et braises, L’Harmattan, 1994
Le Baobab fou, NEI, 1984 ; rééd. Présence Africaine, 2010
Helon HABILA (1967, Nigeria)
Révélé en 2001 par le prestigieux Caine Prize, le Nigérian Helon Habila est l’un des plus talentueux auteurs de la « troisième génération » de la littérature africaine anglophone. Hanté par le spectre de l’écrivain et militant nigérian
Ken Saro-Wiwa, éxécuté en 1995, son premier roman, En attendant un ange, paru en France en 2004, évoquait les heures les plus noires de la dictature de Sani Abacha. Magnifique exemple de ce que les anglo-saxons appellent la « prison literature » (« littérature carcérale »), traversé, comme l’ensemble de l’oeuvre d’Helon Habila, par une réflexion sur l’engagement dans l’Histoire et le pouvoir de l’écriture, ce livre a reçu le prix du Commonwealth du meilleur premier roman en 2003.
Parallèlement à son propre travail de création, Helon Habila participe activement à la promotion de la littérature africaine contemporaine : membre fondateur de l’African Writers Trust, un organisme de solidarité entre les écrivains d’Afrique et de la diaspora, il a par ailleurs dirigé l’édition d’une ambitieuse anthologie de la nouvelle africaine (Granta Books, 2011).
Brillant conteur, mariant inventivité narrative et puissance poétique, il confirme son statut d’auteur de premier plan avec un impressionnant second roman, La Mesure du temps (Actes Sud, 2008). Un récit épique articulé autour des destins contraires de deux frères jumeaux dans une Afrique contemporaine écartelée entre tradition et modernité, accablée par la violence des séismes politiques.
Bibliographie
Du pétrole sur l’eau, trad. Élise Argaud, Actes Sud, 2014
La Mesure du temps, trad. Élise Argaud, Actes Sud, 2008
En attendant un ange, trad. Élise Argaud, Actes Sud, 2004
Suleiman CASSAMO (1962, Mozambique)
Né à Maracuene, au Mozambique, Suleiman Cassamo est ingénieur mécanicien, professeur et secrétaire général de l’Association des écrivains mozambicains (AEMO).
Co-fondateur et membre du comité de rédaction de la revue Eco, il collabore à diverses revues littéraires (Charrua, Gazeta de Artes e Lettras, Forja, Tempo), ainsi qu’au journal Notícias . Il travaille également à la radio mozambicaine. Il est aussi l’auteur de Amor de Baobá, 1997 et de Palestra para Um Morto, 1999.
Bibliographie
Le retour du mort, trad. Isabel Vale Ferreira & Annick Moreau ; préface de Robert Bréchon, Chandeigne, 1994, 2e éd. 2012
Lieve JORIS (1953, Belgique)
Disciple de Ryszard Kapuscinski et de V.S. Naipaul, la belge Lieve Joris s’est imposée comme une référence de la littérature voyageuse néerlandophone.
Amoureuse du Congo, auquel est consacrée une grande part de son oeuvre, cette coureuse de chemins prête l’oreille à tous ceux qui croisent sa route, et met sa plume de portraitiste au service d’une inlassable exploration des hommes et du monde.
Depuis 2009 et jusqu’en août 2012, Lieve Joris s’est rendue régulièrement en Chine, dans des villes comme Canton où se concentre la diaspora africaine. Pour nourrir son dernier livre, elle y a scruté à hauteur d’homme les destins de ceux qui bâtissent les relations naissantes entre la Chine et l’Afrique.
Bibliographie sélective
Sur les ailes du dragon, trad. Arlette Ounanian, Actes Sud, 2014
Ma cabine téléphonique africaine, trad. Marie Hooghe, Actes Sud, 2011
Les Hauts plateaux, trad. M. Hooghe, Actes Sud, 2009 et Babel, 2011
L’Heure des rebelles, trad. M. Hooghe, Actes Sud, 2007 et Babel, 2009
Danse du léopard, trad. Danielle Losman, Actes Sud, 2002 et Babel, 2004
Mali blues, trad. Isabelle Rosselin, Actes Sud, 1999 et Babel, 2002
Mon oncle du Congo, trad. M. Hooghe, Actes Sud, 1990 et Babel, 1995
Atiq RAHIMI (1962, France)
Né en 1962 à Kaboul (Afghanistan), Atiq Rahimi vit et travaille aujourd’hui à Paris. Il a fait ses études au lycée franco-afghan Estiqlal de Kaboul puis à l’université (section littérature).
En 1984, il quitte l’Afghanistan pour le Pakistan à cause de la guerre, puis demande et obtient l’asile politique en France où il passe un doctorat de communication audiovisuelle à la Sorbonne. Il réalise des films documentaires et adapte en 2004 son roman Terre et cendres, qui, présenté à au festival de Cannes obtient le prix « Regard sur l’avenir ».
Bibliographie
Maudit soit Dostoïevski, P.O.L., 2011
Syngué sabour. Pierre de patience, P.O.L., 2008. Prix Goncourt
Le Retour imaginaire, trad. Sabrina Nouri, P.O.L., 2005
Les Mille Maisons du rêve et de la terreur, trad. Sabrina Nouri, P.O.L., 2002
Terre et cendres, trad. Sabrina Nouri, P.O.L., 2000
Durant le débat : Lectures à voix haute par Patrick Pineau, acteur (Nicole Garcia, Bruno Podalydès, Bertrand Tavernier, Francis Girod…), comédien (Georges Lavaudant, Claire Lasne…) et metteur en scène (Tchekhov, Brecht, Ibsen…)
Accompagnement au piano par Antoine Rousseau.
20h
Dégustation de vins sud-africains et marocains
20h45-21h15 - Chapelle du Grand T
Lectures à voix haute de « L’Un et l’Autre » de et par Marcel Zang
Accompagnement au piano par Antoine Rousseau
Marcel ZANG (1954, Cameroun)
Écrivain, poète et auteur dramatique, nombre des textes de Marcel Zang ont paru dans des journaux, magazines, revues, en France et à l’étranger. Sa pièce La Danse du Pharaon a été mise en espace à la Comédie-Française en 2005. Boursier de la Fondation Beaumarchais en 2001 et du Cnl en 2003 et 2007, il est le Lauréat 2005 du prix SACD de la dramaturgie francophone pour sa pièce L’Exilé et reçoit le prix SACD « Nouveau Talent Théâtre » en 2010. Une lecture de Bouge de là a eu lieu en 2011 au Théâtre du Rond–Point à Paris par la Compagnie des Docks, sous la direction de Jacques Descorde.
À paraître, Le Programme, une pièce sur les démocraties totalitaires inspirée de l’oeuvre d’Edouard Bond et lue au Festival d’Avignon en 2012. « Un grand poète, un artiste puissant qui a des choses à dire, des choses sans doute dérangeantes mais exprimées avec force et talent ». (Ekia Badou, Jeune Afrique Magazine, nov. 2012)
Bibliographie sélective
Pure vierge, Actes Sud/Papiers, 2007
La Danse du pharaon, Actes Sud/Papiers, 2004
L'Exilé suivi de Bouge de là, Actes Sud/Papiers, 2002
Poèmes, revue L'Indicible frontière, n°2, 2002
21h15-21h45 - Grand plateau
Concert de Kora
Samedi 8 novembre
14h30
Ouverture de la grande librairie Afrique-Europe
15h-16h - Grand plateau
Modernité du nouveau roman africain
Modératrice : Camille Thomine, journaliste au Magazine littéraire
Helon HABILA (1967, Nigeria)
Dernier titre paru
Du pétrole sur l'eau, trad. Élise Argaud, Actes Sud, 2014
Quand un magnat du pétrole le charge de retrouver son épouse, kidnappée par des rebelles sévissant aux abords des sites d’exploitation, le jeune reporter nigérian Rufus n’hésite pas longtemps. Il accepte cette mission risquée parce qu’il espère en revenir avec un bon article, mais aussi parce que celui qui va faire équipe avec lui, Zaq, journaliste chevronné dont la réputation s’est construite sur l’engagement et l’intégrité, est son modèle depuis l’université. Ce qu’il ignore, c’est que les quelques années passées ont transformé le mentor potentiel en un homme désabusé, malade et alcoolique qu’il faut soutenir physiquement et moralement.
Suivant la piste de la femme blanche, Rufus et Zaq errent dans les méandres du fleuve Niger, à travers de saisissants et cauchemardesques paysages façonnés par l’or noir. Au gré des rencontres parmi une population dispersée, tributaire à la fois des caprices de la nature et des conflits d’intérêts dégénérant en luttes armées, Rufus confronte sa fougue idéaliste à la réalité des faits, et découvre qu’avant de transformer ses aventures en reportage encore faut-il en avoir réchappé…
Sur l’innocence perdue et la fragilité des humbles, sur les vertus de la persévérance et de la transmission, Du pétrole sur l’eau est un roman en colère servi par une écriture lyrique au souffle puissant.
Florent COUAO-ZOTTI (1964, Bénin)
Journaliste culturel, rédacteur en chef, puis professeur, Florent Couao-Zotti a décidé depuis 2002 de consacrer tout son temps à l’écriture. Grâce à ses romans, nouvelles, pièces de théâtre, scénarios de bandes dessinées et de films, cet auteur béninois de 50 ans à la plume acérée est aujourd’hui une référence littéraire.
Bibliographie sélective
La Traque de la musaraigne, Jigal, coll. « Polar », 2014
Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au cochon de le dire, Le Serpent à plumes, coll. « Serpent noir », 2010
Poulet-bicyclette et Cie, Gallimard, coll. « Continents noirs », 2008
Les Fantômes du Brésil, Ubu éditions, 2006
Le Cantique des cannibales, Le Serpent à plumes/Le Rocher, 2004
Retour de tombe, Joca Seria, 2004
L'Homme dit fou et la mauvaise foi des hommes, Le Serpent à plumes, 2000 ; rééd. Coll. « Motifs », 2003
Ken BUGUL (1947, Sénégal)
Derniers titres parus
Cacophonie, Présence Africaine, 2014
Aller et Retour, Éd. Athéna, coll. « Va et Vient », 2014
« Écoute-moi... Il faut que tu ailles à Ndakaaru, il faut que tu retrouves ton petit frère, tu entends, il faut que tu le ramènes ici, à Kayar, mort ou vif. Même ses os. Tu entends »
Ignorante du monde qu’elle découvre, Ngoné suit une Bigué mutilée, de retour de sa confrontation avec un certain général, à la recherche de sa tête et de celle d’un pays à l’indépendance falsifiée. Ce périple à travers le Dakar prometteur et pourtant déjà dégradé des années quatre-vingt nous emmène à la rencontre des rêveurs de vrais
rêves. À la veille de l’arrivée d’un nouveau bourreau, ils résistent désespérément à ses programmes d’ajustement structurels qui vont ébranler la société et malmener la culture.
Dans Aller et Retour, Ken Bugul confirme son talent de narratrice et plonge le lecteur dans un univers où s’entrecroisent description d’une capitale en expansion, analyse sociopolitique et épopée mystique, où malgré tout se découvre une créativité en effervescence.
16h30-17h15 - Grand plateau
Ceci n’est pas une ville. Les mégapoles africaines
Modérateur : Thierry Guichard, directeur de publication du Matricule des anges
Noo SARO-WIWA (1976, Nigeria)
Noo Saro-Wiwa a longtemps vécu à Londres (où elle habite toujours), ne détestant rien tant que les retours imposés au village pendant les vacances d'été. Puis elle a haï le Nigeria où son père, l’écrivain et militant écologiste Ken Saro-Wiwa, fut exécuté sous la dictature de Sani Abacha.
Et puis, comme pour se préparer, elle a travaillé pour des guides de voyages à destination des touristes... Le titre de son premier livre, Transwonderland, s’inspire du nom d'un parc d’attractions à l’américaine tombé en désuétude, à Abuja. Et le texte raconte sa redécouverte, lucide et désenchantée, du Nigeria. Avec les yeux d’une adulte n’ayant pas oublié son enfance.
Elle se révèle être un formidable écrivain mais aussi une fine observatrice, dont la compassion, l’oeil aiguisé et l’honnêteté illuminent les pages de ce livre, tout à la fois drôle, tragique, chaleureux, et merveilleusement écrit.
Bibliographie
Transwonderland. Retour au Nigeria, trad. Françoise Pertat, Hoëbeke, 2013
Le Nigéria ne fait pas partie des plus grandes destinations touristiques. Noo Saro-Wiwa va pourtant y passer tous ses étés pendant près de 15 ans.
Née au Nigeria, élevée par sa mère en Angleterre, tous les ans elle vivra comme une punition le fait de devoir retourner auprès de son père dans ce pays qu’elle déteste et dont elle ne supporte pas le manque de confort, l’insalubrité, la vie misérable de ces habitants et l’absence de télévision...
En 1995, son père, Ken Saro- Wiwa, écrivain respecté, producteur de télévision et militant écologiste engagé, est exécuté par le régime militaire du dictateur Abacha. Pour la jeune fille, c’est la rupture totale avec le pays, elle n’y retournera qu en 2005, bien décidée à comprendre pourquoi son père aimait tellement ce pays qu’il en est mort.
Janis OTSIÉMI (1976, Gabon)
Né à Franceville au Gabon, Janis Otsiémi vit et travaille à Libreville. Il a publié plusieurs romans, poèmes et essais au Gabon où il a reçu en 2001 Le Prix du Premier roman gabonais. Depuis 2007, il est Secrétaire Général adjoint de l’Union des Écrivains Gabonais. Janis Otsiémi est un digne représentant de ce qu’on pourrait appeler le « polar de la brousse »… Roman social et urbain, style (très) direct, récit émaillé d’expressions savoureuses, l’écrivain signe des romans miroir de la société gabonaise telle qu’il la vit et la perçoit aujourd’hui !
Bibliographie sélective
African Tabloïd, Jigal, coll. « Polar », 2013
Le Chasseur de lucioles, Jigal, coll. « Polar », 2012
La Bouche qui mange ne parle pas, Jigal, coll. « Polar », 2011
Patience Dabany, le rythme dans le sang, Édilivre, 2010
La Vie est un sale boulot, Jigal, coll. « Polar », 2009. Prix du roman gabonais, 2010
17h45-18h30 - Grand plateau
L’Afrique des Siècles d'or
Modératrice : Camille Thomine, journaliste au Magazine littéraire
François-Xavier FAUVELLE-AYMAR (1968, France)
Spécialiste de renommée internationale de l’Afrique précoloniale, l’historien et archéologue François-Xavier Fauvelle-Aymar est directeur de recherches au CNRS (laboratoire TRACES, Toulouse).
En véritable passionné, le chercheur publie en 2013 le seul ouvrage de référence à ce jour consacré à l’Afrique du Moyen Âge : Le Rhinocéros d’or, Histoires du Moyen Âge africain. Nourri d’une iconographie extrêmement fournie, cet ouvrage décrit l’Afrique subsaharienne du VIIIe au XVe siècles à travers trente-quatre essais passionnants. À rebours du stéréotype d’un continent resté longtemps « hors de l’Histoire », l’Afrique médiévale se révèle sous la plume de François-Xavier Fauvelle-Aymar une plaque tournante du commerce mondial, où se croisent les caravanes, se brassent les denrées et les métaux, se font et se défont les alliances et les royaumes.
Bibliographie sélective
Le Rhinocéros d'or. Histoires du Moyen Âge africain, Alma éditeur, 2013
La Mémoire aux enchères, Verdier, 2009
Histoire de l’Afrique du Sud, Le Seuil, 2006
Michel CHANDEIGNE (1957, France)
Éditeur, traducteur, libraire, spécialiste du Portugal, du Brésil, et de l’Afrique lusophone, il codirige avec Anne Lima la collection-phare de la maison « La Magellane » où il a publié – sous le pseudonyme de Xavier de Castro – une dizaine de titres et donne de nombreuses conférences pour ses travaux liés à l’histoire des voyages et des découvertes.
Bibliographie sélective
Njinga reine d’Angola, 1582-1663. La relation de Cavazzi de Montecuccolo (co-traduction avec Alix du Cheyron d’Abzac et notes), Chandeigne, 2014
Chronique de Guinée de Gomes Eanes de Zurara (cahier cartographique), 1453, 2e éd., Chandeigne, 2012
Le voyage de Magellan (1519-1521) [Intégrale des sources], Chandeigne, 2e éd. 2010
Les idées reçues sur les Grandes Découvertes : sur la route de Colomb et Magellan (avec Jean-Paul Duviols), Le Cavalier Bleu, 2011
Le voyage de Jean Mocquet à Moçambique et Goa, 1607-1610, (transcription, notes), Chandeigne, 1996.
19h-20h - Grand plateau
Afrique : pour une littérature de l’engagement
Modérateur : Thierry Guichard, directeur de publication du Matricule des Anges
Lucy MUSHITA (1980, Zimbabwe)
Née dans l’actuel Zimbabwe, qui s’appelait alors Rhodésie du Sud, Lucy Mushita a grandi dans un village à l’époque de l’apartheid. En 1986, six ans après l’indépendance de son pays, elle est venue vivre en France. Elle a ensuite séjourné aux Etats-Unis et en Australie, puis est revenue s’établir en France, à Nancy.
Bibliographie
Chinongwa, trad. Élise Argand, Actes Sud, 2012
Chinongwa a seulement neuf ans quand ses parents la vendent pour survivre. Mariée de force, cette nouvelle vie qui la prive de son enfance la soumet à des épreuves quotidiennes: la rivalité avec la première femme stérile, devenir mère à onze ans et un combat perpétuel pour le respect de l’entourage qu’elle n’a pas choisi. Lucy Mushita s’inspire du destin de sa grand-mère et, grâce à une écriture subtile, le transfigure en ode à l’indépendance.
Sami TCHAK (1960, Togo)
À la question « Vous considérez-vous comme un écrivain engagé », Sami Tchak répond :
« Pour ma part, je fais cette distinction entre une littérature dite engagée et un écrivain qui peut être engagé sans forcément engager son oeuvre ou engager celle-ci sans s’engager lui-même.
Dans tous les cas, l’engagement est souvent favorisé par certains contextes historiques, sociaux, politiques… Il s’impose plutôt à certaines personnes qui ont eu la chance ou le malheur de rencontrer l’Histoire dans ce qu’elle peut avoir d’universellement tragique. »
Bibliographie sélective
La Couleur de l’écrivain (essai), La Cheminante, 2014
Al Capone le Malien, Mercure de France, 2011
Filles de Mexico, Mercure de France, 2008
Le Paradis des chiots, Mercure de France, 2006
La Fête des masques, Gallimard, coll. « Continents noirs », 2004
Place des fêtes, Gallimard, coll. « Continents noirs », 2001
Mike NICOL (1951, Afrique du Sud)
Mike Nicol est né au Cap en Afrique du Sud où il vit toujours. Journaliste et écrivain, il anime aussi des cours d’écriture en ligne. Il est l’auteur plusieurs romans publiés au Royaume-Uni, aux États-Unis, et traduits en France et en Allemagne. En 2012, La Dette a figuré parmi les meilleures ventes en Allemagne durant plusieurs mois et s’est classé 8e parmi les dix meilleurs livres de l’année.
La Dette, trad. Estelle Roudet, Ombres Noires, 2013
Mandela, le portrait autorisé, Acropole, 2011; 2e éd., 2014
La Tapisserie à l’ibis, trad. Catherine Lauga du Plessis, Le Seuil, 2004
Le Cavalier, trad. Catherine Lauga du Plessis, Le Seuil, 1998
Le Temps du prophète, trad. Catherine Glenn-Lauga, Le Seuil, 1993
La Loi du capitaine, trad. Catherine Glenn-Lauga, Le Seuil, 1991 et Points/Seuil, 1993
19h-20h - Chapelle du Grand T
Afrique : enfer ou paradis
Modérateur : Michel Chandeigne, codirecteur des éditions Chandeigne, traducteur du portugais
Suleiman CASSAMO (1962, Mozambique)
Bibliographie
Le retour du mort, trad. Isabel Vale Ferreira & Annick Moreau, Chandeigne, 1994, 2e éd. 2012
« C’est ça la vie Toujours-toujours des insultes, travailler toute la sainte journée comme un âne… » Ce début donne le ton de ces contes.L’auteur est un intellectuel (il enseigne le génie civil à l’université de Maputo), mais il a su se mettre dans la peau noire de ses ancêtres paysans. Il incarne la mémoire de sa race. Il est métis, descendant, par son père, de commerçants arabes, venus du nord, ce qui ne l’empêche pas de retrouver la mentalité, la sensibilité, la voix même de l’Afrique profonde. Plein d’une tendresse de pitié pour la condition humiliée des hommes et surtout des femmes de son pays, il leur donne la parole : une parole gauche, comme infirme, douloureuse, dont la saveur, pour le lecteur occidental, ne ressemble à aucune autre.
Dulce Maria CARDOSO (1964, Portugal)
Dulce Maria Cardoso est née en 1964 dans la région de Trás-os-Montes. Elle a passé son enfance en Angola qu’elle a dû quitter en 1975 pour rejoindre Lisbonne où elle vit toujours aujourd’hui. Chevalier des Arts et des Lettres, elle a reçu de nombreux prix littéraires, parmi lesquels le European Union Prize for Literature 2009 pour Les anges, Violeta et The Portuguese Pen Prize 2011 pour O chão dos pardais.
Bibliographie
Le Retour, trad. Dominique Nédellec, Stock, coll. « La Cosmopolite », 2014
Les anges, Violeta, trad. Cécile Lombard, L’Esprit des péninsules, 2005
Afrique-Europe : après la décolonisation, petits arrangements entre amis ou ennemis
Modérateur : Thierry Guichard, directeur de publication du Matricule des Anges
Hervé JUVIN (1956, France)
Conseiller d’entreprises et de gouvernements, notamment en Afrique et en Asie, Hervé Juvin est aussi essayiste et économiste. Il a publié une dizaine d'ouvrages et de rapports, ainsi que des articles dans différents journaux (Le Monde, L'Expansion, Les Échos…).
Bibliographie sélective
La Grande séparation - Pour une écologie des civilisations, Gallimard, 2013
Le Renversement du monde - Politique de la crise, Gallimard, 2010
L'Occident mondialisé : Controverse sur la culture planétaire, avec Gilles Lipovetsky, Grasset, 2010
Produire le Monde, Gallimard, 2008
Dulce Maria CARDOSO (1964, Portugal)
Dernier titre paru
Le Retour, trad. Cécile Lombard, Stock, 2014
Adolescent, Rui vit en Angola avec ses parents et sa soeur. En 1975, la guerre civile fait rage et, comme tous les Blancs, ils doivent partir pour la métropole. Mais c’est à trois qu’ils feront le voyage de retour : soupçonné par l’armée de libération d’être le « boucher de Grafanil », le père de Rui est arrêté devant ses yeux et emprisonné. À Lisbonne, la famille incomplète est accueillie dans un hôtel 5 étoiles, rempli de rapatriés comme eux. Rui va
y découvrir l’automne, les filles, la honte et la peur de devenir le seul homme de la famille. Son père reviendra-t-il un jour
Dulce Maria Cardoso livre un roman sensible sur la perte – perte du pays aimé, perte de l’innocence – porté par le regard juste et touchant d’un adolescent. Elle rend hommage à tous les exilés qui ont un jour dû laisser une terre derrière eux.
Kossi EFOUI (1962, Togo)
Pour Kossi Efoui, dramaturge et romancier togolais exilé en France depuis 1992, la parole est le signe incontestable de la liberté et de ce qui fonde l’humanité. Il est un passeur de frontières comme les poètes qui l’inspirent, un écrivain de l’Afrique, certes, mais qui ne veut pas être assigné à résidence littéraire. Il voit dans l’art une possibilité d’élargir notre champ de vision et écrit à la fois pour « être du côté de ceux qui déplorent », mais aussi pour dire son « appétit du monde ».
Ses textes sont des « paquets de mots mêlés », tour à tour criés ou chuchotés
dans une langue que salue Jean-Marie Gustave Le Clézio : « C’est une incantation, qu’on a envie d’entendre. C’est un magnifique exemple de ce que l’on peut faire en mélangeant la puissance orale du théâtre, et la force secrète et mystérieuse de la littérature écrite. »
Bibliographie sélective
L’ombre des choses à venir, Le Seuil, 2011
Solo d'un revenant, Le Seuil, 2008, prix Tropiques, prix Amadou Kourouma, prix des Cinq continents de la Francophonie, 2009
Concessions (théâtre), Éditions Lansman, 2005
La Fabrique des cérémonies, Le Seuil, 2001, Grand prix littéraire de l’Afrique Noire, 2002
La Polka, Le Seuil, 1997
Que la terre vous soit légère (théâtre), Le Bruit des autres, 1996
16h30-17h15 - Grand plateau
Le Grand entretien : Alain Mabanckou interroge Mike Nicol
Mike Nicol : Mandela, le Portrait autorisé, trad. Hanna Agostini, Acropole, 2011 ; 2e éd., 2014
Le 11 février 1990, un homme âgé, très digne, marchant main dans la main avec la femme dont il a été séparé durant vingt-sept ans, quitte sa prison pour entrer dans l’Histoire. La date de la libération de Nelson Mandela restera à jamais gravée dans nos mémoires, tout comme l’image qu’il donna ce jour-là. Dès cet instant, échappant au confinement d’une cellule, le courage et l’autorité morale de Nelson Mandela ont représenté une lueur d’espoir, d’abord pour une nation profondément divisée, puis pour le reste de l’humanité. D’autres images ont suivi, qui nous
ont marquées, Mandela, souriant, votant lors des premières élections générales ; Mandela, solennel, lors de son investiture en tant que président d’une Afrique du Sud démocratique…
Mandela occupe une place à part dans notre monde comme dans cet ouvrage, qui retrace son périple vers la liberté et présente plus d’une soixantaine de témoignages de dirigeants, d’amis, de camarades, de Bill Clinton à Tony Blair, de Bono à Thabo Mbeki, des compagnons de la lutte anti-apartheid à Mohammed Ali. Chacun d’entre eux a contribué
à dresser un portrait fascinant, captivant, de cet homme inspiré, que nous découvrons ici par le regard de ses proches.
17h45-18h45 - Grand plateau
Le polar africain
Modérateur : François Braud, auteur et critique de romans policiers
Janis Otsiémi (1976, Gabon)
Dernier titre paru
African Tabloïd, Jigal, coll. « Polar », 2013
Comme il aime à le dire lui-même, Janis Otsiémi est entré dans le polar par effraction. Sauf qu’en trois romans, il est devenu un maître du genre, un des talents les plus remarqués du polar africain actuel. Dans African Tabloïd, Janis Otsiémi entend secouer le cocotier local avec une vigueur régénératrice, mais aussi avec un humour épicé, un savoir faire de vieux loup de mer et une dérision jouissive… Il dit écrire pour rendre la minorité visible et lui donner (un peu) la parole… Il n’a pas oublié d’où il vient, du ghetto, il n’a pas oublié ses potes qui lui demandaient alors d’écrire pour eux. Depuis c’est devenu une des raisons d’être de ses polars.
Ses polars qui sentent comme là-bas la sueur, le shit et le sang chaud mais aussi la corruption, l’injustice et l’abus de pouvoir permanent… C’est sombre et poisseux comme une nuit africaine… African Tabloïd est un polar sacrément écrit par le talentueux Janis Otsiémi qui donne des ailes à cette langue que nous avons en partage, qu’il réinvente et dont il nous régale à chaque page… C’est une vision acide et désenchantée de l’Afrique… Tour à tour jubilatoire, sensible, ironique, mordante… mais toujours sans aucune complaisance !
Florent Couao-Zotti (1964, Bénin)
Dernier titre paru
La Traque de la musaraigne, Jigal, coll. « Polar », 2014
« Embarqué. À coups de bottes et de crosses dans les côtes. Embarqué. À coups de massue et de poings dans l’entrecuisse. Embarqué, embarqué corps et biens… Embarqué ! » Ça pourrait être le texte d’une chanson-manifeste scandé par Zao, sur un rythme infernal dans une boîte de Cotonou… Ça ne se passe pas en mille neuf cent longtemps mais aujourd’hui et maintenant, sur fond géostratégique trouble, dans un décor sentant sévèrement la déglingue et la débrouille. Jouissif, intrépide, âpre et désespéré comme l’homme qui face à la misère est prêt à tout pour exister un jour de plus !
« La voix et le style de Nicol sont neufs, frais, uniques. Du vrai Cape Town.
L’histoire est violente, brute, sombre et pas faite pour les poules mouillées. » Deon Meyer (À propos de La Dette, Ombres Noires, 2013)
17h45-18h30 - Chapelle du Grand T
L’Afrique masquée, l’Afrique démasquée : l’envers du décor
Modérateur : Bernard Magnier, directeur de la collection « Lettres africaines » aux Éditions Actes Sud
Nigel BARLEY (1947, Grande-Bretagne)
Nigel Barley est né en Angleterre. Après avoir étudié la linguistique à Cambridge, il a soutenu une thèse de doctorat en anthropologie à Oxford. Il a ensuite enseigné pendant plusieurs années à l’University College London et à la Slade School of Fine Art. En 1984, il a rejoint le département d’ethnographie du British Museum et a mené des travaux de recherche au Cameroun, au Nigéria, au Maroc, au Japon, en Indonésie et, enfin, en Malaisie. Il a quitté le British Museum en 2002, vit désormais à Londres et en Indonésie et se consacre entièrement à l’écriture.
Les Éditions Payot ont publié ses livres dans des genres très différents. Après nous avoir régalé de ses mésaventures au Cameroun (Un anthropologue en déroute et Le Retour de l’anthropologue), puis en Indonésie (L’Anthropologie n’est pas un sport dangereux), il s’est essayé à l’art de la biographie pour raconter la vie de Stamford Raffles, qui fonda Singapour en 1819 (L’anthropologue mène l’enquête) ; et enfin, avec la même verve, il a osé le roman pour raconter l’installation malheureuse à l’embouchure du Niger d’un pasteur britannique trop idéaliste (Le Dernier Voyage du révérend). Nigel Barley s’est rendu célèbre pour avoir marié dans ses livres l’ethnologie à l’humour. Le voici de retour avec une biographie d’Anglais téméraire, excentrique et voyageur, Sir James Brooke.
Bibliographie sélective
Un rajah blanc à Bornéo, trad. Bernard Blanc, Petite Bibliothèque Payot/Voyageurs, 2009
Le Dernier voyage du révérend, trad. Marc Duchamp, Petite Bibliothèque Payot/Voyageurs, 2004
Le Retour de l’anthropologue, trad. Alain Bories, Petite Bibliothèque Payot/Voyageurs, 2002
Un anthropologue en déroute, trad. Marc Duchamp, Petite Bibliothèque Payot/Voyageurs, 2001
Kossi EFOUI (1962, Togo)
Dernier titre paru
L’ombre des choses à venir, Le Seuil, 2011
Lorsque les dimensions du monde se ramènent à celles d’une cellule. Lorsque le temps qui reste avant de comprendre se réduit à une nuit, une seule, durant laquelle un tout jeune homme nous souffle à voix basse une enfance sortie des âges archaïques. Et lorsqu’un père trop longtemps attendu, un père revenu du bagne, devenu bien malgré lui un héros, préfère s’enfuir aux confins de la réalité, réservant aux oiseaux, dans la boue des marais, les seuls sons qui s’échappent de sa gorge…
Après Solo d’un revenant, Kossi Efoui poursuit le fil de la plus tragique des histoires : celle d’une guerre interminable où la fausse parole s’allie à la violence des armes. Ici ou ailleurs, cela nous concerne intimement. Un livre éblouissant et visionnaire, sur fond de mélancolie radicale, de dérision absolue, de générosité désespérée.
19h -20h - Grand plateau
Le Grand débat de clôture : Écrire l’Afrique, écrire l’Europe : Éloge de la diversité culturelle
Modérateur : Alain Mabanckou, écrivain
Noo Saro-Wiwa (Nigeria), Suleiman Cassamo (Mozambique), Lieve Joris (Belgique) (cf biobibliographies pages ci-dessus) et Bernard Magnier (1951, France) Journaliste, Bernard Magnier collabore à diverses revues et radios et dirige la collection «Lettres africaines » aux Éditions Actes Sud. Conseiller littéraire pour le théâtre Le Tarmac-La scène internationale francophone à Paris et programmateur du festival « Littératures métisses » à Angoulême, il a coordonné Rêves d’hiver au petit matin (Éditions Elyzad, 2012) et Renaissances africaines (Bozar books/Bruxelles, 2010), rassemblant 30 textes inédits d’écrivains africains sur le thème des indépendances. Il a également publié une anthologie illustrée pour jeunes lecteurs, La Poésie africaine chez Mango en 2005.
20h30
Clôture de la manifestation au Grand T
Autres animations pendant les Rencontres littéraires « Impressions d’Afrique »
Grande librairie africano-européenne animée par la librairie Coiffard à Nantes Dédicaces des écrivains après les débats
Lectures à voix haute pendant les débats par les comédiens Patrick Pineau (vendredi 7/11), Sophie Merceron (samedi 8/11) et Yves Arcaix
(dimanche 9/11)
Atelier d’écriture et de dessins pour enfants « La magie d’ici ou d’ailleurs de ton quotidien d’enfant » autour de l’Afrique contemporaine animé par Yuna Troël, auteur de La Fille du soleil et de la lune (Présence Africaine, 2013)
Enjeux de l’atelier : Comment jouer avec les ressemblances et les différences Comment partager son univers intérieur qu’il soit d’ici ou d’ailleurs Comment renouveler la représentation de l’Afrique contemporaine (Peinture, crayons, objets imprimés à coller, etc. fournis.) Librairie permanente du Grand T. Samedi 8/11 et dimanche 9/11 après-midi
Projection permanente dans le Hall du Grand T du film « Grisgris », film de Mahamat-Saleh Haroun (2013) avec Souleymane Deme, Anaïs Monory et Cyril Guei
Bar-restaurant animé par le Restaurant Le Cou de la Girafe au Grand T